Projet Afrique – session 2024

Je suis profondément reconnaissante d'avoir eu l'opportunité de participer à la formation des facilitateurs de guérison de mémoire avec l'Institut de guérison de mémoire Luxembourg. Cette expérience a été bien plus qu'une simple formation ; elle a été un véritable voyage intérieur. La présence inspirante du père Michel Lapsley a ajouté une dimension unique à notre apprentissage. Son témoignage puissant et sa sagesse ont résonné en moi, me rappelant l'importance de la mémoire dans notre processus de guérison. J'ai découvert des outils précieux pour accompagner les autres dans leur cheminement, tout en me reconnectant à mes propres blessures et en apprenant à les transformer en force. L'institut, avec son approche transformantrice et holistique, a su créer un environnement bienveillant où chacun se sentait en sécurité pour explorer ses émotions. Cette formation m'a ouvert les yeux sur le potentiel de la guérison collective et individuelle. J'ai été touché par la bienveillance et le soutien de tous les participants. Les exercices pratiques et les échanges enrichissants ont nourri ma passion pour l'accompagnement des autres. Je ressors de cette expérience non seulement avec des compétences nouvelles, mais aussi avec une profonde conviction que la guérison de la mémoire est essentielle pour avancer vers un avenir plus serein. Je recommande vivement cette formation à quiconque souhaite faire une différence dans la vie des autres et dans la sienne. L'Institut de guérison de mémoire est véritablement un lieu inspirant et révélateur pour tous ceux qui cherchent à grandir et à guérir.

Trois ans déjà que ce projet a débuté en Afrique francophone. J’avais donc beaucoup entendu parlé des magnifiques rencontres et moments forts qui avaient été vécus dans la première session et les ateliers qui l’avaient suivie. Cette fois-ci, 26 participants de 9 pays étaient conviés: du Bénin, du Togo, du Mali, du Sénégal, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la RDC, du Niger et du Rwanda. Pour moi c’était une grande première, n’étant jamais allée dans aucun de ces pays auparavant. En intégrant l’équipe des formateurs venus d’Afrique du Sud, du Canada, de Suisse et du Luxembourg, j’ai vraiment été frappée de la diversité des parcours et de la facilité avec laquelle chacun de nous a pu trouver sa place dans l’équipe. Chacun a pu se nourrir de l’expérience des uns et des autres et goûter à cette communion profondément humaine à laquelle nous invite la guérison des mémoires. Mais ce qui m’a profondément interpellé, ce sont tous les récits de vie qui ont été partagés dans l’intimité des petits groupes d’échange. Je ne connaissais aucun de ces pays avant le voyage et j’ai eu le sentiment de les découvrir de manière intime. Pendant ces dix jours, les participants ont vraiment plongé dans les exercises qui leur étaient proposés avec sincérité. Pour certains, cette formation était une grande première: première fois qu’ils prenaient l’avion, ou qu’ils voyaient la mer. Mais le sentiment commun a vraiment été celui d’une communion fraternelle, celle de nous être rejoints dans notre humanité. Je n’oublierai jamais la joie qui s’est exprimée dans le bus qui nous ramenait à Cotonou à travers les chants, les rires, et l’enthousiasme de tous en repensant à ces dix jours ensemble. Tout cela n’aurait pas été possible sans le travail de préparation et la présence discrète et efficace tout au long de ces dix jours de l’équipe de l’ACAT Bénin! Merci infiniment à Pascal, Pacome et Nonye pour leur professionnalisme et leur engagement à promouvoir la guérison des mémoires. Puisse cette formation maintenant porter du fruit dans tous ces pays d’Afrique francophone!

Du 12 au 22 juillet, 26 personnes venues de 9 pays d’Afrique francophone sont venues suivre une formation de base pour commencer leur parcours en vue de devenir facilitatrices. 10 jours intensifs d’échanges profonds sur nos blessures individuelles et collectives, de travail sur nos stéréotypes et préjugés, de développement de notre écoute empathique, de réflexion sur le rôle de facilitateur et aussi de mises en situation. Des rencontres fort enrichissantes entre des personnes bien impliquées dans leur pays respectif auprès de personnes vulnérables, de camps de réfugiés, de prisonniers, etc. En provenance du Bénin, Burkina-Faso, Côte d’Ivoire, Niger, Mali, République démocratique du Congo, Rwanda, Sénégal et du Togo, elles ont jusqu’en 2026 pour organiser un atelier Guérison des mémoires, en collaboration avec des facilitateurs certifiés. Du 24 au 29 juillet, 14 personnes venues de 7 pays d’Afrique francophone ont entamé, quant à elles, une formation avancée (après avoir suivi la formation de base en 2022). Elles se destinent à devenir « facilitatrices principales ». La simulation d’un atelier dans lequel elles étaient mises en situation d’animer a été particulièrement formatrice. Au programme également, des échanges et exercices sur la gestion des conflits, le leadership et le pouvoir, le cadre de l’atelier (la gestion du temps, l’interaction en plénière, etc.). Là encore, de riches échanges ont pris place et la joie de créer une communauté qui souhaite contribuer à plus de justice, de paix et de guérison dans des pays souvent éprouvés par des conflits et divers types de violences. Le CSJR a été privilégié de pouvoir participer à cette formation qui lui a permis d’être en lien avec des personnes courageuses et inspirantes. Nous sommes fiers d’appartenir à un réseau international dynamique et constructif et, reconnaissants d’avoir pu bénéficier de la présence de Michael Lapsley, fondateur de l’Institut Healing of Memories, des membres de son équipe d’Afrique du Sud, ainsi que de l’équipe du Luxembourg pilotée par Patrick Byrne et Javier Garcia Alves. Cette invitation en terre africaine nous ouvre des horizons pour l’animation des ateliers Guérison des mémoires au Québec, l’importance de tenir compte des différentes cultures, la manière de former de nouvelles personnes en facilitation. Autant d’enrichissements dont nous sommes reconnaissants.

La formation de facilitateur de guérison des mémoires a été un moment d’introspection, d’apprentissage. Très vite au vu du nombre de pays qui étaient rassemblés j’ai compris que cela allait être un moment de partage et ça l’a été. Refaire un atelier de guérison des mémoires m’a aidé à soulager plus encore des blessures sur lesquelles j’avais commencé un travail de guérison durant mon précédent atelier. L’atelier de facilitateur m’a permis de renforcer mes capacités à l’écoute active et acquérir d’autres outils qui m’aident dans mes relations interpersonnelles. Nous avons eu à cheminer sur la Route des esclaves avec différents arrêts sur des lieux commémoratifs de la traite négrière dans cette région du Bénin. Ce fut un moment fort en émotion qui m’a rappelé les heures les plus sombres de notre histoire collective. J’ai pu beaucoup apprendre de moi-même et des autres durant cet atelier. D’abord du père Michael Lapsley, qui nous a partagé son parcours de vie et le processus de guérison personnel qu’il continue de suivre, des participants qui se sont ouverts et ont accepté de confier une partie de leur vie, se mettant à nu pour accepter d’être guéris mais également de nous guérir. Mais c’est surtout de moi-même que j’ai appris, le chemin vers le rôle de facilitateur nous oblige à faire une introspection, prendre conscience de qui nous sommes avec nos forces et nos faiblesses pour pouvoir être en paix avec nous et s’ouvrir aux autres. J’ai hâte de poursuivre mon voyage sur ce chemin. Merci à l’Institut de Guérison des Mémoires.

La session de formation avancée de Guérison des Mémoires, tenue à Grand Popo du 24 au 29 juillet 2024, a été le couronnement de notre apprentissage. C’était une expérience remarquable pour moi. Avant cette session, je bouillonnais d’impatience de voir ce qu’on apprendrait de nouveau. Je l’ai d’autant plus apprécié qu’elle a été très pragmatique et a permis aux facilitateurs stagiaires de toucher du doigt la guérison des mémoires. Aussi, les remarques éventuelles et la collaboration à avoir entre facilitateurs lors d’un atelier, m’a été très utile. Concernant ma partie de mise en situation à Grand Popo, ce n’était vraiment pas facile de pouvoir animer la séance de remontée après les partages de récits de vie en petit groupes. Il fallait faire ressortir les sentiments par les participants et les classer. Ensuite arriver à leur faire dire ce qu’est la guérison des mémoires. Pour moi c’était un exercice complet, qui récapitulait toute la formation. Je me suis senti à la place du père Michael, Javier, Loret, Patrick et Fatima, et j’ai ressenti sûrement l’appréhension qu’ils avaient quand ils débutaient ce travail. J’ai beaucoup appris et suis désormais apte – avec quelques petits réglages car on ne finit jamais d’apprendre – à aider mon prochain à guérir de ses blessures tout en cheminant sur la voie de ma guérison personnelle. Merci à GDM pour ce programme si touchant, qui nous a appris que nous avons, chacun à son niveau, nos blessures internes, et qui ne peut s’expliquer véritablement si on ne le vit pas !